Actions des sectionsOccitanieLa Licra à Nîmes : "S’engager pour défendre la République"

La Licra à Nîmes : “S’engager pour défendre la République”

Pour la nouvelle année, les propositions de la rédaction. Aujourd’hui, la Licra de la section nîmoise avec son fondateur Patrice Bilgorai.

La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme existe en France depuis 1927. A Nîmes depuis 2006. Son fondateur Patrice Bilgorai est toujours le président de la section nîmoise. “Je suis un peu parti tout seul, comme simple adhérent après le tremblement de terre de 2002 (et l’élection de Le Pen au second tour de la présidentielle). Aujourd’hui, on a une centaine d’adhérents, et un noyau dur de militants. Des gens de toutes couleurs politiques, sauf les extrêmes, de toutes religions ou sans religion, de toute philosophie. S’engager à la Licra, c’est défendre les valeurs de la République. Nous luttons contre toute forme de racisme et d’antisémitisme, mais nous avons aussi à cœur de promouvoir la fraternité républicaine. Ce n’est pas rien.”

C’est vraiment un engagement, moral, éthique

En souriant Patrice Bilgorai explique que s’engager à la Licra exige plus que de prendre une adhésion dans un club de sport ou une association de loisirs : “C’est vraiment un engagement, moral, éthique”. A Nîmes, l’association est particulièrement impliquée dans des actions de formations auprès des élèves de l’École nationale de police, mais elle est aussi intervenue à l’École de la deuxième chance, en milieu scolaire, auprès de détenus. “Nous aimerions intervenir dans le domaine du sport, mais il nous manque les connexions”.

Un militant n’est jamais envoyé tout seul pour ces interventions et il peut être formé par la Licra nationale. “Il ne faut pas croire qu’il est nécessaire d’avoir une compétence particulière. Il faut avoir des valeurs, celles de la République. Après, chacun arrive avec son vécu, sa sensibilité, le domaine où il est plus à l’aise.”

Une exposition itinérante sur l’antisémitisme du Moyen Age à nos jours

La Licra va lancer en 2019 une exposition itinérante sur l’antisémitisme du Moyen Age à nos jours, et a le projet de proposer des ateliers avec l’école de l’ADN. Début 2019, elle ouvrira dans son local de la rue Sully une permanence juridique mensuelle, pour répondre aux personnes victimes d’actes racistes ou antisémites (quelques avocats nîmois sont engagés à la Licra).

A la question du découragement éventuel que pourraient rencontrer des militants face à la montée des nationalismes et des actes racistes, Patrice Bilgorai hausse les épaules : “C’est une histoire sans fin que la lutte contre le racisme, mais si on ne le combattait pas, est-ce que la situation ne serait pas plus grave ? On agit aussi pour que, demain, personne ne connaisse ce qu’on a connu dans le passé”, dit le petit-fils de déportés.

Une famille déportée

Patrice Bilgorai est conseiller principal d’éducation au lycée Dhuoda. Toute une vie au contact des jeunes, puisqu’il est rentré dans l’Éducation Nationale comme maître d’internat à l’âge de 20 ans. Sa famille, du côté paternel, a été déportée à Auschwitz. “Ma grand-mère a été arrêtée par la police française. Mon père qui avait 18 ans, a été interné à Drancy et est parvenu à s’échapper. Un gendarme, lors d’un contrôle, a masqué de son doigt, le mot « juif » sur ses papiers. Vous voyez, autant de gens, autant d’attitudes. On ne peut pas savoir.”

EDITH LEFRANC

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