Présentation

La 4ᵉ édition de la journée « Exil : avoir le courage de l’hospitalité » doit permettre à la Licra, dans un contexte national et européen tendu, de réaffirmer sa position politique en matière d’immigration. Nous souhaitons, pour ce faire, allier témoignages de terrain, approches juridiques, éclairage européen et enjeux économiques.

Protéger le droit d’asile, c’est accepter d’accueillir toute personne persécutée ou en souffrance, afin de lui permettre de faire valoir ses droits. La protection des personnes en exil est aujourd’hui un droit humain reconnu par les conventions internationales et par le bloc de constitutionnalité français.

L’accueil des exilés mobilise de nombreux acteurs : institutions publiques, associations d’aide aux migrants, mais aussi des citoyens qui ouvrent leurs portes aux réfugiés.

L’Union européenne a mis en place depuis plusieurs années une politique commune en matière d’immigration. Elle a progressivement créé de nombreuses barrières juridiques pour protéger ses frontières extérieures, traduisant la volonté de la majorité des États membres de maintenir éloignés les ressortissants d’États tiers et de traiter les demandes d’asile à l’extérieur du territoire européen.

Les évolutions récentes du Pacte européen sur la migration et l’asile font craindre des remises en cause de l’exercice du droit d’asile. Pour autant, cette réalité n’est pas homogène : alors que nombre d’États durcissent leurs politiques, plusieurs communes européennes développent une politique d’intégration accueillante.

Parallèlement, les dernières élections européennes ont renforcé une rhétorique haineuse, notamment portée par les partis de droite et d’extrême droite, présentant une vision extrêmement négative des étrangers, en particulier des personnes sans papiers ou demandeuses d’asile.

La 4ᵉ édition du colloque « Exil » sera l’occasion de s’interroger collectivement sur ces remises en cause du droit d’asile et d’entendre les experts que nous avons invités.

Questions abordées

Le Pacte européen remet-il en cause le droit d’asile ?Permet-il aux États membres d’échapper à leurs obligations conventionnelles ?L’Europe devient-elle inaccessible aux personnes en exil ?
Un changement de paradigme est-il nécessaire ?Faut-il établir un nouveau système d’accueil plus efficace ?Comment mettre fin à la maltraitance administrative des étrangers ?
Quel rôle pour les collectivités locales dans un accueil digne ?
Le lien entre immigration et délinquance, largement utilisé par certains courants politiques, repose-t-il sur une réalité ou une manipulation statistique ?

Objectifs de la journée du 31 janvier

allier solidarité et justice ;
trouver les voies d’accès légales à la migration en Europe ;
garantir des conditions dignes d’accès à la protection internationale ;
assurer le contrôle démocratique des politiques européennes.

Programme

Vendredi 30 janvier — 15h (lieu à confirmer)

Débat avec les étudiants de l’Université de Syracuse et de l’école de journalisme

Préparé et animé par Véronique Leblanc

Thème : le rôle des médias dans la construction des représentations de l’immigration

Suivi d’une soirée conviviale.

Samedi 31 janvier — Hôtel de la Région Grand Est

1 place Adrien Zeller, Strasbourg

À partir de 8h30 — Accueil

9h30 — Introduction

Conférence introductive sur le Pacte européen par Leyla Kayacik.

10h15 – 11h45 : Table ronde 1

Des droits dématérialisés : discriminations et désintégration sociale

Animation : Galina Elbaz

Les discours dissuasifs, les procédures opaques, les mesures coercitives et la montée des suspicions envers les étrangers témoignent d’une approche européenne préoccupante.

Intervenantes :

Claire Hédon, Défenseure des droits
Isabelle Rome, Ambassadrice des droits de l’homme

11h50 – 13h20 : Table ronde 2

Immigration et insécurité : mythes et réalités

Animation : Leyla Kayacik & Gilbert Flam

Entre craintes sociales, statistiques souvent mal interprétées et réalités sociologiques, cette table ronde propose une analyse dépassionnée du lien supposé entre immigration et insécurité.

Intervenants :

François Héran, Professeur au Collège de France
Yvan Gastaut, Historien, Université Côte-d’Azur
Grigorios Tsioukas, Officier adjoint aux droits fondamentaux auprès de Frontex