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5èmes Journées des Justes — Les 14, 15 et 16 novembre 2025 à Toulouse

Éditorial

Entre 1940 et 1945, des hommes et des femmes de toutes origines et de toutes conditions, souvent très modestes, obéissant à leur conscience et malgré la propagande antisémite du régime de Vichy, ont sauvé des juifs au péril de leur vie, sans rien attendre en échange. Ils ont accueilli chez eux des enfants juifs, ont caché et nourri des familles entières et ont mis en place des circuits clandestins pour conduire les enfants jusque dans des pays neutres. On les appelle les Justes parmi les Nations : un titre attribué par Yad Vachem, le mémorial de la déportation à Jérusalem. On en compte plus de 4 200 en France. Leur nombre réel est à l’évidence beaucoup plus important : Ils agissaient dans l’ombre et seuls ceux dont l’histoire a pu être documentée – par leurs descendants ou par ceux des personnes qu’ils ont sauvées – ont pu donner lieu à l’ouverture d’un dossier et à l’attribution du titre de Justes. L’héroïsme des autres demeurera sans doute à jamais anonyme.

Depuis 2014, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) organise périodiquement des Journées des Justes, successivement à Dieulefit, à Peyrins et Bourg-de-Péage, au Chambon-sur-Lignon et enfin à Thonon-les-Bains et Lausanne. Le programme de ces Journées – c’est là leur originalité – s’inscrit à chaque fois dans la réalité historique et contemporaine des régions qui les accueillent.

Pour les Cinquièmes Journées des Justes, qui auront lieu du 14 au 16 novembre 2025, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a souhaité qu’elles prennent place à Toulouse, avec son concours actif et son soutien financier. La Fondation pour la mémoire de la Shoah, le ministère de la Culture – Drac d’Occitanie et la Région Occitanie soutiennent également cette initiative.

Précédées d’une Journée des jeunes à l’intention d’une centaine de collégiens et de jeunes pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse, les Cinquièmes Journées des Justes proposent trois tables-rondes ( « Histoire des Justes en Occitanie : sauver les hommes, les femmes et les enfants dans le midi en guerre » ; « Sauver la République : de la Retirada à la Résistance, diversité des engagements des étrangers et des immigrés » ; « Qu’est-ce qu’être Juste aujourd’hui ? : quelle permanence des engagements ? » et deux spectacles (Chanter c’est aussi résister et À rendre à M. Morgenstern en cas de demande) ainsi qu’une visite du Musée départemental de la Résistance et de la Déportation et une signature de leurs ouvrages par les intervenants.

Puissent ces Cinquièmes Journées perpétuer la mémoire de ces Justes dont la plupart ont toujours refusé énergiquement d’être considérés comme des héros et inspirer les engagements de notre jeunesse dans un monde de plus en plus incertain.

Vendredi 14 novembre — Journée des jeunes (Hôtel du Département)

Depuis les 3es Journées au Chambon-sur-Lignon en 2019, les Journées des Justes sont précédées d’une Journée des jeunes qui propose des activités à une centaine d’élèves du secondaire et à des jeunes relevant de la Protection judiciaire de la jeunesse : rencontre avec d’anciens enfants juifs cachés, travail en atelier autour de la problématique des Justes et du thème choisi pour l’édition en cours, activités culturelles comme la visite de sites mémoriels, la représentation d’une pièce de théâtre ou la projection d’un film…

  • 9h30 : accueil des jeunes et discours de bienvenue du Conseil départemental, de la Licra, de la PJJ et de l’Éducation nationale
  • 10h00 : projection du film Nous étions des enfants en 39-45 (50’ environ) suivie d’une rencontre avec l’association J’ouvre l’œil, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et un témoin
    Le documentaire Nous étions des enfants en 39-45, produit par l’association J’ouvre l’œil, est un recueil de témoignages de victimes de la répression de l’occupant nazi et du gouvernement de Vichy durant le second conflit mondial. Les témoins étaient tous enfants en 39/45.
  • 11h30 à 13h : déjeuner au restaurant administratif
  • 13h : ateliers coanimés par des militants de la Licra et des animateurs appartenant à des structures locales
  • 14h30 : réunion plénière des jeunes pour une mise en commun
  • 15h00 : fin de la Journée des jeunes

Des élèves de trois collèges participeront à cette journée, en provenance du collège Jules Ferry de Villefranche de Lauragais, des collèges Anatole France et des Chalets de Toulouse, ainsi que des jeunes de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse).

Vendredi 14 après-midi, au Musée départemental de la Résistante et de la Déportation

  • 16h30 à 17h30 : visite guidée du Musée départemental de la Résistance et de la Déportation offerte aux participants aux Journées des Justes 
  • 18h : Chanter c’est aussi résister, spectacle écrit par Eugénie Berrocq et Thierry de Capella. Ce spectacle fait découvrir l’histoire des enfants cachés pendant la Seconde Guerre mondiale et l’action de résistance des Éclaireurs Israélites de France. Il mêle chants, témoignages et textes littéraires, poèmes, théâtre ou grands récits universels. Le spectacle est ouvert à l’ensemble des participants dans la limite de la jauge disponible

Pour la visite du Musée et pour la représentation de Chanter, c’est aussi résister, les places sont limitées. Réservation obligatoire en ligne : https://www.helloasso.com/associations/licra/evenements/journees-des-justes

Samedi 15 novembre — Journées des Justes (Espace Roguet, 9 rue de Gascogne, Toulouse)

  • 9h30 : Accueil-café
  • 10h – 10h30 : Paroles de bienvenue de la Licra, du Conseil départemental, de la Région et de l’État
  • 10h30 – 12h30 : Première table-ronde : Histoire des Justes en Occitanie – Sauver les hommes, les femmes et les enfants dans le Midi en guerre
  • 12h30 – 14h : Buffet
  • 14h30 – 16h30 : Deuxième table-ronde : Sauver la République – De la Retirada à la Résistance, diversité des engagements des étrangers et des immigrés
  • 16h30 – 17h30 : Signature de leurs livres par les intervenants
  • 18h – 20h : Buffet
  • 20h : Théâtre : À rendre à M. Morgenstern en cas de demande, par la compagnie Les Beaux Parleurs, texte et mise en scène de Frédéric Moulin, interprété par Sabine Moindrot et Frédéric Moulin

Dimanche 16 novembre — Journées des Justes (Espace Roguet 9 rue de Gascogne, Toulouse)

  • 9h30 : Accueil café
  • 10h30 – 12h30 : Troisième table-ronde : Qu’est-ce qu’être Juste aujourd’hui ? – Quelle permanence des engagements ?
  • 12h30 – 13h : Conclusion des 5es Journées des Justes

Détail des tables rondes (cliquez sur le titre pour accéder aux intervenants) :

Table ronde 1 : Histoire des Justes en Occitanie – Sauver les hommes, les femmes et les enfants dans le Midi en guerre

Maurice Lugassy — Modérateur

Maurice Lugassy est coordinateur régional du Mémorial de la Shoah pour tout le sud de la France. Titulaire d’un Master 2 d’histoire contemporaine, il enseigne aussi le français en lycée. Auteur de nombreux articles sur le sionisme français et sur les Résistances juives, il participe régulièrement à des colloques et à la création d’expositions.
Les Justes en Occitanie, cette page de lumière dans la nuit de la Shoah, Privat, 2023 ; L’Armée juive, une résistance française, Privat, 2024 ; Les hérauts de la Résistance catholique, Quatre-vingts ans après la Lettre de Mgr Saliège, Les éditions du Cerf, 2024 (avec Enguerrand Serrurier).

François Boulet

François Boulet, natif et historien de Moissac, a réalisé une thèse de doctorat d’histoire contemporaine sur les montagnes françaises sous l’Occupation (1940-1944). Il s’intéresse aujourd’hui à l’histoire complète, sur le temps long, des cités-refuges en France sous l’Occupation : Moissac (Tarn-et-Garonne), Le Chambon-sur-Lignon et Le Mazet-Saint-Voy (Haute-Loire), La Tronche (Isère),‌ Dieulefit-Poët-Laval (Drôme). Il est professeur agrégé d’histoire au Lycée International de Saint-Germain-en-Laye.
Bibliographie : « L’état d’esprit en Haute-Loire 1940-1944 », Cahiers de la Haute-Loire, 2003 ; Histoire de la Montagne-refuge, Polignac, 2008 ; Les Alpes françaises 1940-1944, Presses Franciliennes, 2008 ; Refuge et Résistance. La Tronche 1939-1945, Ampelos, 2016 ; Petite histoire de Moissac, Cairn, 2016 ; Moissac 1939-1945, Ampelos, 2017 ; La crue du Tarn – Moissac 1930, Cairn, 2025

Patrick Cabanel

Patrick Cabanel est directeur d’études à l’École pratique des hautes études ( « Histoire et sociologie des protestantismes »). Parmi ses ouvrages : Juifs et protestants en France, les affinités électives XVIe-XXIe siècle, Fayard, 2004 ; Chère Mademoiselle… Alice Ferrières et les enfants de Murat, 1941-1944, Calmann-Lévy, 2010 ; Histoire des protestants en France, XVIe-XXIe siècle, Fayard, 2012 ; Histoire des Justes en France, Dunod poche, 2024 [2012] ; Nous devions le faire, nous l’avons fait. C’est tout. Cévennes, l’histoire d’une terre de refuge 1940-1944, Alcide, 2018 ; Le droit de croire. La France et ses minorités religieuses XVIe-XXIe siècle, Passés composés, 2024.

Noémie Leroy

Noémie Leroy est doctorante en Histoire contemporaine à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, rattachée à l’école doctorale TESC et membre du laboratoire FRAMESPA. Sa thèse, co-dirigée par Jacques Cantier et Patrick Cabanel, porte sur L’enfance juive dans le Midi toulousain de 1939 à 1948. Elle y développe une approche pluridisciplinaire mêlant histoire sociale, anthropologie et sociologie, pour analyser les effets de la persécution, les stratégies de survie et les processus de reconstruction de l’enfance juive dans un contexte de guerre, d’exil et de sortie de conflit.
Elle est l’auteure de plusieurs contributions sur les formes de protection apportées aux enfants juifs dans le Sud-Ouest et sur l’engagement de figures religieuses dans le sauvetage :
« Des prélats au secours des Juifs : l’exemple du Sud-Ouest », dans À la grâce de Dieu : Les Églises et la Shoah, dir. N. Valbousquet & C. François, Mémorial de la Shoah, 2022.
« Sauver les enfants : la maison de Vendine (juin 1942 – octobre 1943) », Le Patrimoine, Histoire, Culture et Création d’Occitanie, n° 62, 2022.
« Toulouse, un diocèse-refuge : l’exemple de la maison de Vendine (juin 1942 – octobre 1943) », dans Les hérauts de la Résistance catholique, dir. E. Serrurier & M. Lugassy, Éditions du Cerf, 2024.

Table ronde 2 : Sauver la République — De la Retirada à la Résistance, diversité des engagements des étrangers et des immigrés

Santiago Mendieta — Modérateur

Santiago Mendieta est journaliste indépendant, auteur et éditeur. Directeur-fondateur de la revue Gibraltar, Un Pont entre deux Mondes qui a publié de 2012 à fin 2023 récits, reportages et fictions sur des thématiques méditerranéennes. Collaborateur régulier du groupe de presse Dépêche du Midi-L’Indépendant, il est notamment l’auteur d’un livre de récits historiques intitulé Histoires retrouvées de la guerre d’Espagne, de 1931 à nos jours. Un tome 2 paraîtra au printemps 2026. Il intervient également à l’ISAE-SUPAÉRO de Toulouse sur des thématiques mémorielles : guerre d’Espagne et “Martyre, renaissance et résilience des sociétés méditerranéennes”.

Geneviève Dreyfus-Armand

Geneviève Dreyfus-Armand, conservateur général des bibliothèques, docteur en histoire, est directrice honoraire de La Contemporaine, bibliothèque, archives et musée des mondes contemporains, Université de Paris-Nanterre. Présentement, présidente des conseils scientifiques de la Maison des Mémoires de Septfonds (Tarn-et-Garonne), de la Maternité suisse d’Elne (Pyrénées-Orientales) et du futur Musée de la Résistance, de la Déportation et de Libération du Lot (Cahors).
L’Espagne, passion française, 1936-1975 – Guerres, exils et solidarités, en collaboration avec Odette Martinez-Maler, les Arènes, 2015 ; Septfonds, 1939-1944. Dans l’archipel des camps français, Perpignan, Le Revenant éditeur, 2019. Les Républicains espagnols à Rivesaltes. D’un camp à l’autre, leurs enfants témoignent, Villemur-sur-Tarn, éditions Loubatières, coll. Récits et témoignages du Mémorial du camp de Rivesaltes, 2020 ; coordination récente d’ouvrage : 
Le Travail forcé des républicains espagnols pendant la Seconde Guerre mondiale, Geneviève Dreyfus-Armand, Iván López Cabello (éds.), en collaboration avec Peter Gaida et Antonio Muñoz Sánchez, Paris, Riveneuve éditions, 2024.

Julien Blanc

Julien Blanc est professeur agrégé d’histoire à l’École des Hautes Études en sciences sociales (EHESS, Paris). Spécialiste de la période de l’Occupation et de l’histoire de la Résistance française, il a notamment publié Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l’Homme, 1940-1941 (Le Seuil, 2010), La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance, 1940-1944 (avec Sébastien Albertelli et Laurent Douzou, Le Seuil, 2019) et Qu’est-que que résister ? (Bayard, 2021).

Jean Vigreux

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, Jean Vigreux est membre du LIR3S UMR CNRS-UB 7366 et Président du CNU 22e section. Il dirige le Conseil scientifique de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation 
Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la Résistance et la Seconde Guerre mondiale. Citons par exemple : Avec tous tes frères étrangers. De la MOE aux FTP-MOI, [avec Dimitri Manessis], Montreuil, Libertalia 2024

Table ronde 3 :Qu’est-ce qu’être Juste aujourd’hui ? – Quelle permanence des engagements ?

Enguerrand Serrurier — Modérateur

Enguerrand Serrurier est docteur en droit et maître de conférences à l’Institut catholique de Toulouse. Spécialiste de droit international public, juge-assesseur à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), il a travaillé sur le droit de la guerre et la résistance à l’oppression, notamment dans un ouvrage co-dirigé avec Maurice Lugassy : Les hérauts de la Résistance catholique (Cerf, 2024).

Nicolas Garcia

Maire d’Elne
1er Vice-président du département des Pyrénées-Orientales.
Petit fils et neveu de républicains anti franquistes catalans.
Ancien paysagiste et journaliste.

Guillaume Le Blanc


Guillaume Le Blanc est professeur de philosophie sociale et politique à l’université Paris Cité, il est membre de l’Institut Universitaire de France ainsi que du comité de rédaction de la revue Esprit. Il vient de faire paraître Les passions dangereuses aux éditions Albin Michel qui propose une analyse des passions négatives dont la peur, la haine et le ressentiment à partir desquelles nous sommes gouvernés aujourd’hui.

Karine Pariente

Forte d’une expérience professionnelle au sein d’institutions publiques et d’associations, elle a pu développer une expertise médicale spécifique dans l’accompagnement des personnes en situation de précarité, en particulier dans la prise en charge des maladies infectieuses, des maladies chroniques et des addictions. Lors de son parcours professionnel, elle a pu en particulier s’impliquer dans les soins pour les personnes migrantes.
Depuis 2023, elle est Cheffe du Service de Médecine Sociale et Santé Sexuelle au CHU de Toulouse, Hôpital La Grave.
Elle a effectué des missions au sein d’associations telles que Médecins sans Frontières, Médecins du Monde ou S3 (Support Scholarship in Samburu District).


Grâce à des partenariats hôteliers, vous bénéficiez de tarifs négociés pour votre séjour jusqu’au 30 octobre : https://les-journees-des-justes-de-la-licra.site.klipso-event.net/

Agissons ensemble !

Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

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