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La Licra refuse de cautionner l’UJFP

Le maire de Bordeaux a sollicité la Licra pour travailler à un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, aux côtés de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix). La LICRA Bordeaux-Gironde, présidée par Sarah Bromberg, a d’ores et déjà fait savoir que nous refusons de cautionner une telle initiative.

En effet, l’UJFP vient de retrouver une notoriété à la faveur de la publication, sur son site et à dessein, du texte particulièrement abject de Mme Houria Bouteldja au sujet de la vague d’antisémitisme dont miss Provence a été la cible.

Par ailleurs, la première interrogation soulevée par l’UJFP dans le cadre d’une réunion de préparation de ce plan a été d’interroger la pertinence de maintenir le mot “antisémitisme” dans l’intitulé. La LICRA a vivement réagi. La distinction entre racisme et antisémitisme ne relève pas du hasard ou d’un hypothétique « deux poids, deux mesures » : elle est inscrite dans la réalité de deux phénomènes qui, s’ils possèdent un socle commun, sont marqués par des spécificités aujourd’hui documentées et mobilisent aussi bien l’histoire que notre jurisprudence. Les positions de l’UJFP sur la question de l’antisémitisme qui, en le dénonçant, s’emploient à en demander son effacement sémantique dans les politiques publiques, à le considérer comme une sous-espèce de racisme ou un racisme comme un autre, sont particulièrement choquantes, d’autant qu’elles sont adossées à des officines politiques radicales. Le 19 février 2019, quand la France s’est mobilisée devant le climat antisémite qui régnait parmi le mouvement des Gilets Jaunes, l’UJFP a organisé une contre-manifestation avec le Parti des Indigènes de la République et le NPA à la faveur d’un appel « contre l’antisémitisme et son instrumentalisation », présupposant, au gré d’une inversion accusatoire déplacée, que les victimes de la haine des juifs seraient des manipulateurs. Enfin, il est singulier de voir que la stratégie principale de l’UJFP pour lutter contre l’antisémitisme est de promouvoir un antisionisme intégral, prenant la relève à chaque fois que c’est possible du mouvement BDS, avec les excès auxquelles cette pratique peut donner lieu.

A la LICRA, nous considérons qu’il y a urgence en matière d’antisémitisme. 30% des actes racistes, au sens large, sont des actes antisémites pour une population qui représente à peine 1% de la population du pays.

La réalité est que, en 2020, en France, on peut encore mourir d’être juif : de Ilan à Sarah Halimi en passant par Mireille Knoll, les victimes de l’Ecole juive de Toulouse ou de l’Hypercasher, la liste de ceux qui sont morts d’être nés juifs est une blessure pour la République et un motif de colère absolue.

Agissons ensemble !

Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

2 Commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour votre lucidité et votre fermeté.
    Ces offensives d’associations “anti-Lumières” et anti-universalistes, déguisée en “progressistes-réactionnaires” (!) sont extrêmement grave car elles diffusent le poison mortel du relativisme, du doute et de la confusion dans les esprits peu au courant de ces attaques sournoises contre les valeurs républicaines.
    Tenez bon !
    Salutation universalistes

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