La Licra appelle à soutenir le plus largement possible la marche républicaine organisée par Mme Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, et M. Gérard Larcher, Président du Sénat, le dimanche 12 novembre 2023. Il s’agit, pour reprendre leurs mots, d’ « une marche pour la République et contre l’antisémitisme. Une marche pour la France des droits de l’homme et pour la nation réunie. Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine. Une marche pour la libération des otages dont huit de nos compatriotes. »
En cette période de tensions extrêmes au Proche-Orient, qui se traduit sur notre territoire national par une multiplication inédite des actes antisémites, alors que des groupes jihadistes menacent ouvertement les démocraties et plus généralement l’Occident, les citoyens des pays libres doivent faire entendre d’une seule voix leur rejet inconditionnel de l’antisémitisme.
L’antisémitisme n’est pas l’affaire des seuls juifs. Il constitue, comme le racisme, une atteinte aux principes et aux valeurs de la République et une menace pour nos libertés individuelles et collectives : en amenuisant de fait la citoyenneté d’une partie de nos concitoyens qui sentent peser sur eux une menace constante contre leur intégrité morale et physique ; en fragilisant leur sentiment d’appartenance réelle à la nation.
Ce dimanche 12 novembre, nous marcherons avec les citoyens épris de justice, d’égalité et de liberté. Nous marcherons contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, et notamment celle de l’antisionisme radical qui caractérise une partie de l’éventail politique actuel. La France insoumise cherche à jeter le discrédit sur cette initiative républicaine en la déclarant pervertie voire animée par l’extrême droite. Dans un moment de crise nationale, Mme Yaël Braun-Pivet et M. Gérard Larcher n’ont en effet formulé aucun interdit, laissant aux citoyens la liberté de se joindre à la marche. Ainsi n’ont-ils pas explicitement fermé la participation aux extrêmes dont La France insoumise qui a confirmé, au cours des dernières semaines, qu’elle ne constituait aucunement un rempart en matière de lutte contre l’antisémitisme.
Pas plus que les leçons d’un Rassemblement national qui profite des événements pour tenter de faire oublier ses liens historiques et organiques avec l’antisémitisme, nous n’entendons recevoir celles de La France insoumise dont certains des députés ont apporté leur soutien à des militants d’organisations terroristes, refusé de qualifier le Hamas comme telle, et repris des éléments de sa propagande en désinformant activement sur la situation au Proche-Orient.
Pas plus que les postures d’une extrême droite, où les taux d’adhésion aux préjugés antisémites se manifestent plus fortement que dans le reste de la population nationale, et qui n’a jamais engagé le moindre travail – notamment interne – à ce sujet, nous n’acceptons celles d’un parti d’extrême gauche qui révèle les mêmes tendances et n’a jamais accordé la moindre considération pour cette question qui fragilise le tissu social.
Pas plus qu’au côté d’une extrême droite qui entretient des liens avec des franges extrémistes antijuives, nous n’entendons marcher au côté d’un parti dont le leader, Jean-Luc Mélenchon, a multiplié des déclarations ambiguës sur le judaïsme au cours des dernières années.
La marche du 12 novembre n’est pas une marche politicienne mais une marche républicaine. C’est également une marche politique – et non de récupération politique – pour s’opposer à la fragmentation de la nation qui est l’objectif des diviseurs professionnels et des vecteurs de haine.
Le 12 novembre, nous marcherons en nos âmes et consciences, éclairés par les valeurs de la République. Depuis trop longtemps, les Français juifs marchent seuls contre l’antisémitisme. La lutte contre ce fléau est l’affaire de tous : le 12 novembre, soyons nombreux à marcher contre la haine et pour la nation réunie !