Un essai bref de François Rachline, passionnant et accessible qui renouvelle en profondeur l’interprétation du message de Moïse.
Présentation
La Bible hébraïque a-t-elle réellement inventé le monothéisme ? Si elle en est bien la source, pourquoi Moïse ne fournit-il aucun nom à sa divinité ? Quand il s’interroge, il n’obtient qu’une réponse énigmatique : « Je serai. » Que signifie le silence étourdissant de cette absence d’identité ? Se peut-il que la question du divin n’ait pas constitué l’essentiel du message biblique et que Moïse soit d’abord le fondateur d’une éthique libératrice, l’humanisme ? Telle est la question centrale de cet essai.
Extrait
« Né en des temps où le monde et les êtres qui le peuplaient ne pouvaient pas se concevoir sans le recours à diverses divinités, le texte biblique reste marqué au sceau de son époque. Il est essentiellement perçu comme une rupture avec le polythéisme et l’initiateur du monothéisme.
Dans la logique du théisme, c’est incontestable, mais cela n’impose pas que ce texte soit d’emblée de nature religieuse. Il faut souligner avec insistance que l’autonomie de la religion par rapport aux autres domaines de la vie sociale ne revêt aucun sens dans les civilisations anciennes. Raison pour laquelle il n’existait pas de mot dans leurs langues pour en rendre compte. L’autonomisation est le résultat d’un long processus historique, entériné désormais par notre pensée. De sorte que le texte biblique nous paraît pétri de religiosité alors que ce n’est là qu’une manière de l’appréhender. »
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À propos de l’auteur
François Rachline est un essayiste et romancier français, et vice-président de la LICRA. Il a été vice-président de Sciences Po Paris et professeur d’économie. Il a publié de nombreux ouvrages dont La loi intérieure (2010), Un monothéisme sans dieu (2018) et Éprouver Auschwitz (2020). Vous pouvez retrouver toutes ses publications sur www.francoisrachline.fr