ActualitésCultureFestival d’Avignon 2023 : Shahada, il y a toujours un ailleurs possible

Festival d’Avignon 2023 : Shahada, il y a toujours un ailleurs possible

Du 7 au 26 juillet à 12h15 (Relâche les jeudis 13 et 20) • 11•Avignon, 11 boulevard Raspail, Salle 3 • Durée 1h10 (dès 15 ans)

« Shahadah », premier pilier de l’Islam, signifie le témoignage…

Un homme en scène, debout, nous fait face et nous interpelle, nous le public. Ce qu’il va nous raconter c’est son histoire, son parcours depuis la Syrie jusqu’ici en France.

Sur le plateau nu, deux chaises, guère plus qu’un plein feu. Le comédien Fida Mohissen, un homme entre deux âges qui est aussi l’auteur du texte, s’assoit sur la chaise face public, proche.  Un deuxième comédien, Rami Rkab, plus jeune, rejoint la scène et s’assoit sur une chaise en fond de scène, de biais, en direction du premier. C’est son double, celui qui se refuse à « quitter » la Syrie et le dogme religieux, celui qui a juré fidélité au Coran et apostrophe, invective et s’indigne de celui qu’il est devenu ici, en France : un traître.

Entre les deux hommes, il y a la distance du plateau, de l’exil, les surgissements et soubresauts de la mémoire, la culpabilité de celui qui a adopté l’Occident, sans pour autant oublier d’où il vient et effrayé d’avoir un jour,  – celui de l’effondrement des « twin towers » – été tenté par la radicalité.

Un homme divisé fait le chemin de la réconciliation entre l’Occidental et l’Oriental, par la découverte de l’amour lorsqu’il se transfigure en poésie, pure poésie de l’exultation des corps, merveille de la liberté retrouvée, celle de s’appartenir, sentiment océanique d’être au monde.

A deux générations près, porteurs de deux histoires différentes mais ancrées dans un même terreau, dans une mise en scène tirée au cordeau de François Cervantès, les comédiens se rejoignent dans une sensibilité à fleur de peau, dans la justesse, la précision du jeu et une présence hypnotique.

C’est magnifique, poignant.

Véronique Ejnès

Je suis sortie de Shahada, envoûtée, littéralement envoûtée. Et si je devais ne retenir qu’une chose de Shahada, c’est le discours sur l’amour, l’amour universel, l’amour qui permet le pardon, qui permet le lien entre la culpabilité et le déchirement, le lien de l’exil, entre ce que je suis et ce que je deviens.

C’est le parcours d’un homme syrien et ses luttes intimes pour rester fidèle à lui-même, à sa foi jusqu’à son accomplissement d’homme mûr libéré par l’amour et le pardon.

Josiane Pioda.

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Le DDV, revue universaliste

N°689 – Le DDV • Désordre informationnel : Une menace pour la démocratie – Automne 2023 – 100 pages

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