En début de semaine, le site de l’Université de Limoges laissait apparaître la tenue d’un séminaire d’études « décoloniales » en présence d’Houria Bouteldja, porte parole des Indigènes de la République, invitée par Philippe Colin, maître de conférences.
La LICRA a réagi en indiquant que « le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie n’avaient pas leur place à l’Université » et a saisi la présidence de l’établissement ainsi que la Ministre de l’Enseignement supérieur de ce problème. Dans un premier temps, l’établissement s’est abrité derrière la liberté académique mais a finalement décidé d’annuler l’événement. (Voir le communiqué)
La LICRA Limoges a publié le communiqué suivant :
« La LICRA se félicite d’avoir obtenu, avec ses associations partenaires, l’annulation de la conférence de la porte-parole du parti des indigènes à l’université de Limoges, prévue le 24.11.2017. L’accueil d’un tel discours communautariste et raciste dans notre faculté l’eût rendue indigne du beau nom d'”université” – ce lieu d’enseignement universaliste. Contre son gré, on lui a évité le pire. Les “humanités” n’auraient pu sans contradiction donner la parole, sur la même chaire que le savoir universitaire, à une idéologie qui essentialise les races. Face aux idéologies victimaires qui propagent insidieusement la haine, feindre “l’ouverture”, prétendre au “débat contradictoire” et crier à la “censure” des Républicains qui y résistent, c’est s’adonner au tolérantisme. Or le tolérantisme salit et tue la tolérance. On peut tout tolérer, sauf l’intolérant – c’est notre indéfectible combat. »
Houria Bouteldja : Verbatim
A l’appui de son interpellation, la LICRA a rappelé les termes dans lesquels s’exprime Houria Bouteldja dans son livre « Les Blancs, les Juifs et nous ». Extraits.
– Dans le chapitre « Les Blancs » : « La blanchité est une forteresse inexpugnable. Vos architectes l’ont conçue pour affronter toutes sortes de défis et pour résoudre toutes sortes de contradictions. Tout Blanc est bâtisseur de cette forteresse. Parfois, il faut tuer et affamer. Parfois, il faut caresser. En principe, il faut prendre et voler? D’abord façon gangster, brute, voyou. Avec le temps, on apprend les manières. Entre le bénéficiaire final et le spolié premier, il y a toute une chaîne d’intermédiaires. De chaînon en chaînon, de strate en strate les manières s’affinent. L’indigène spolié est vulgaire. Le Blanc spoliateur est raffiné. A un bout de la chaîne, il y a la barbarie, à l’autre, la civilisation. C’est bon d’être innocent. Cela permet de jouer les candides. Et toujours d’être du bon côté. Parce qu’en plus d’être innocents, vous êtes humanistes »
– Dans le chapitre « Les Juifs » : « Mais qui est Hitler ? » C’est Boujemaa, mon cousin d’Algérie, qui parle. J’ai failli tomber de ma chaise. Mon cousin ne connait pas Hitler. Un âne. J’ai mis cette ignorance sur le compte du système éducatif algérien, forcément pourri comme sont réputés l’être ceux du bled. Pour moi, Hitler est un intime. Je l’ai rencontré sur les bancs de l’école républicaine. J’y ai rencontré aussi Anne Frank que j’ai beaucoup pleurée. Autant que j’ai pu abhorrer l’homme de la solution finale. L’homme du judéocide. L’école m’a bien dressée. Quand j’entendais l’expression « Arrête de manger en juif ! », je lançais des regards noirs de matons. L’âne c’était moi. Avec Boujemaa, j’ai compris quelque chose. Pour le Sud, la Shoah est – si j’ose dire – moins qu’un détail. Elle n’est même pas dans le rétroviseur. Cette histoire n’est pas la mienne en vérité et je la tiendrai à distance tant que l’histoire et la vie des damnés de la terre resteront elles aussi un « détail ». C’est pourquoi je vous le dis en regardant droit dans les yeux : je n’irai pas à Auschwitz.
– Dans le chapitre « Allahou akbar ! » : « Mais ce cri – Allahou akbar ! – terrorise les vaniteux qui y voient un projet de déchéance. Ils ont bien raison de le redouter car son potentiel égalitaire est réel : remettre les hommes, tous les hommes, à leur place. Sans hiérarchie aucune. Une seule entité est autorisée à dominer : Dieu. »