Après le campus du Havre en mars dernier, Mario Stasi, Président de la LICRA, et Frédéric Potier, Délégué Interministériel à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRAH), c’était cette fois à Reims qu’ils ont répondu à l’invitation des étudiants du campus SciencesPo.
A l’heure où le Parlement légifère pour lutter plus efficacement contre la haine en ligne (Loi Avia), de nombreuses voix se sont élevées pour s’inquiéter d’une restriction de la liberté d’expression. Souvent d’ailleurs, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, la LICRA est désignée à la vindicte pour ses travaux, menés de longue date et en partenariat avec les plateformes (Facebook, Twitter, Google, etc.), en faveur d’une politique de modération ambitieuse des contenus haineux sur internet.
Il était donc primordial pour Mario Stasi, qui a fait de l’éducation la priorité de son mandat, d’aller à la rencontre de ces étudiants pour débattre avec eux sur « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à l’épreuve de la liberté d’expression ».
200 étudiants ont répondu présents pour esquisser une réflexion qui n’opposerait pas le droit aux opinions. Car c’est en effet le devoir de la société que de se protéger contre ceux qui appellent au mépris ou à la destruction de l’autre parce qu’il est autre.
Merci aux élèves du campus de Reims de @sciencespo et aux bénévoles de la @Licra_Reims pour leur accueil et le débat animé que nous avons eu avec @MarioPstasi sur le thème de la liberté d’expression ! pic.twitter.com/bVJHOkGqBu
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) September 12, 2019
Outre-Atlantique, là où prédomine la tradition anglo-saxonne et une liberté d’expression quasi-totale, le danger d’une parole décomplexée défile dans les rues, sous le masque du KKK, en appelant à « pendre les noirs ». Inaugurée par le décret-loi Marchandeau en 1939, la tradition française elle, n’accepte pas ces atteintes à la dignité des personnes : la liberté d’expression trouve ses limites dans ces « mots qui sont des fusils chargés » comme l’estimé Robert Badinter l’exprimait.
La haine n’appelle pas d’arguments contre elle, elle appelle une sanction et une éducation à cette sanction.
Un grand merci à notre section LICRA Reims pour son accueil et son action tout au long de l’année.