Dans le cadre de la semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme, du 22 au 28 mars 2022 la Licra Nîmes en collaboration avec la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP), a proposé une exposition dans le hall d’accueil de l’Hôtel de Police de Nîmes intitulée « Immigrations ».
Cette exposition vise à offrir au public et aux scolaires des éléments indispensables d’appréciation sur l’histoire de l’immigration en France, de la replacer à sa juste valeur. Il s’agit également de lutter contre les préjugés et les idées fausses véhiculées autour de cette histoire nationale.
L’exposition est chronologique et en ce sens, elle reprend les grands évènements à l’origine des grands mouvements migratoires en France : la Première et la Deuxième guerre mondiale, la période des Trente Glorieuses, la mondialisation. Puis l’année 1974 avec la fin des Trente Glorieuses et l’arrêt officiel de l’immigration de travail.
Cette exposition a permis à de jeunes élèves de s’interroger sur les phénomènes migratoires et plus particulièrement sur leur impact en France. A cette occasion elle leur a offert la possibilité de mieux comprendre les crises de xénophobies, de racisme et de rejet de l’autre qui ont agité la société française dès la fin du 19e siècle. Elle leur a également permis de montrer l’apport des populations venues des quatre coins du monde dans la société française.
Ils ont appréhendé l’idée que dès le XIXe siècle, la France s’est constituée comme un refuge pour les personnes persécutées et souhaitant venir vivre librement dans le pays des Droits de l’Homme. Tout au long du parcours ils ont réalisé que l’intégration des populations immigrées ne s’est pas réalisée sans heurts et difficultés. C’est ce que rappelle, par exemple, le panneau sur la crise de xénophobie contre le massacre d’Italiens les 16 et 17 août 1893 d’Aigues Mortes. Ce fut l’occasion de clarifier auprès des jeunes la notion de xénophobie et de préciser qu’en 2018, la municipalité d’Aigues-Mortes a posé une plaque commémorative en hommage aux ouvriers italiens, tués lors de ces émeutes xénophobes. D’autres panneaux ont permis de réaliser que la France avait accueilli des Polonais après la Première Guerre mondiale, puis les réfugiés Républicains espagnols lors de la guerre d’Espagne en 1936. Il en a été de même pour les populations d’Afrique et du Maghreb après la décolonisation.
Ces panneaux ont donc permis aux jeunes de réaliser que l’immigration en France s’est faite par étapes malgré des crises successives. Mais davantage, elle permet de prendre du recul sur ces périodes et les crises cycliques que connait la France et de réaliser que les populations issues de ces vagues migratoires se sont toujours intégrées à la société française en enrichissant sa culture.
Des notions importantes et des définitions ont été précisées comme les notions d’étrangers-ères, de migrants, d’immigrés ou émigrés, de discrimination, de préjugés…
A l’issue de la visite les jeunes ont alors posé des questions diverses sur le racisme la tolérance, la discrimination. Ce questionnement a permis un débat et une condamnation unanime du traitement différencié d’un groupe de personne et du regard négatif qui pouvait-être porté. Dans cette discussion la notion de laïcité s’est imposée et c’est d’ailleurs cette dernière idée qui leur a paru être le meilleur moyen pour vivre ensemble dans notre société et pour garantir les valeurs essentielles de la République, « Liberté, Egalité et Fraternité ».
L’exposition « Immigration » s’inscrit alors comme un bel outil pour la tolérance, contre toutes les formes de racisme et pour préserver les valeurs républicaines.
Daniel BENFREDJ
