Principaux enseignements du sondage : « Les Français, le communautarisme et les valeurs républicaines »
1) Quelle est la réalité de cet « attachement communautaire » ?
Réponse : l’immense majorité des Français n’affiche aucune appartenance communautaire, qu’elle soit fondée sur l’origine ou la religion. Ce type d’attachement concerne 1 Français sur 5 (22%) – mais précisons d’emblée que seul 1% des Français évoque une communauté de type « ethnique », et que les 3⁄4 de ceux qui évoquent une communauté de religion parlent du catholicisme.
2) Comment s’harmonise-t-il avec les valeurs républicaines ?
Réponse : les Français plébiscitent à plus de 90% les valeurs républicaines, y compris la laïcité, et ce, qu’ils déclarent un attachement communautaire ou non.
3) Les Français craignent-ils un danger de repli communautariste ?
Réponse : OUI, les Français adhèrent en masse à l’idée d’un danger de « repli communautariste » (77%, et 86% en Ile-de France).
4) Comment l’analysent-ils ? Quelles en sont les causes ? Les conséquences selon eux ?
Réponse : ce phénomène est à la fois bien compris et dénoncé. OUI, le repli communautariste présente le danger d’alimenter le racisme et donc de diviser la société française (83%) ; OUI, il favorise la montée des extrémismes religieux et l’embrigadement (82%). Pour ce qui concerne ces causes, les Français s’accordent surtout à penser que le repli communautariste est lié aux conflits politiques internationaux qui conduisent les gens à « choisir un camp » (67%) ; pour la majorité, il est aussi la conséquence de la crise et du chômage (62%).
5) Surtout, quelles priorités définissent-ils pour le combattre ?
Réponse : 45% de Français demandent surtout aux pouvoirs publics de mettre plus de moyens de police et de justice dans la lutte contre les extrémistes et contre l’embrigadement des jeunes, 37% exigent de mettre plus de moyens dans l’éducation à la tolérance et contre toutes les formes de racismes. 16% recommandent de mettre plus de moyens dans le social, notamment pour l’accompagnement des jeunes et des familles. La Licra alerte sur l’impératif de prévention.
6) La France met-elle à leurs yeux assez de moyens en œuvre dans la lutte contre le racisme ?
22% des Français interrogés ont été eux-mêmes victimes de racisme ou de discrimination. Dans ce contexte inquiétant, si 44% des Français considèrent que la France ne met pas assez de moyens pour lutter contre le racisme, une courte majorité de 55% pense désormais qu’elle en met suffisamment (parmi lesquels 15% jugent qu’elle en met trop). La Licra s’inquiète de ces chiffres et rappelle les données collectées lors du sondage conduit en 2013, il y a tout juste un an : 59% des Français pensaient que le racisme a plutôt augmenté au cours des trente dernières années ; 74% que le racisme constitue aujourd’hui un danger pour la société française.
7) Les Français font-ils le constat d’un « 2 poids – 2 mesures » comme certains le prétendent ?
Si les Français s’accordent à penser que toutes les minorités ne sont pas traitées de la même manière, que la France accorde plus d’importance aux difficultés subies par certaines minorités : il n’y a pas de « 2 poids 2 mesures », il n’y a pas de minorité qui apparaitrait unanimement comme privilégiée en France.
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