Incontestablement de nombreuses entreprises prennent conscience qu’une vie collective pacifiée est indispensable au bon fonctionnement de leur activité.

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, préconise d’intégrer la discrimination à une démarche de prévention des risques professionnels et les syndicats commencent à se mobiliser sur ce thème. La Licra a fait sienne cette préoccupation qui est dans le droit fil de notre vocation et s’attache à aider les entreprises dans ce combat citoyen.

Aussi les interventions que nous proposons de conduire visent-elles quatre objectifs :

1Former les cadres et dirigeants

Forts de notre expérience dans la formation des élus, nous nous proposons de contribuer à la réflexion des cadres et dirigeants en matière de culture générale sur les Droits de l’homme, l’altérité, les causes des racismes et discriminations et enfin l’égalité des chances de tous les salariés. Il faut reconnaître que ce point suscite un intérêt, mais pas toujours une décision d’y souscrire immédiatement car ces thèmes ne rentrent pas encore dans les critères d’utilité première pour les entreprises.

2Faire grandir la conscience citoyenne des dirigeants d’entreprise et de leurs salariés

En permettant à tout un chacun de dire une réalité qui ne se dit pas ailleurs (ou que l’on a tendance à minimiser) faite de l’état exact des relations humaines dans l’entreprise.

3Contribuer à aider celui ou celle qui écrit les règles de laïcité face au fait religieux dans l’entreprise, en s’inspirant de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Les guides qui existent dans certaines entreprises datent et ont besoin d’être mis à jour dans un espace de concertation où régulateurs et usagers peuvent confronter leurs points de vue et mieux encore gommer l’aspérité de leurs différences.

4Subvertir la demande des entreprises qui nous sollicitent…

…en croyant qu’un enseignement digital de la laïcité ou de la gestion de la diversité ethnique ou religieuse est possible via un Mooc. Les entreprises qui ont traité de ces questions et élaboré des processus de régulation ont toutes été confrontées à des risques psychosociaux résultant de procédures et de principes abstraits. Trop souvent, on a confié la responsabilité éthique à un cadre qui n’avait pas la culture, le recul et les outils adéquats pour assurer la tâche de prévention de la discrimination.

« Aussi préconisons-nous une organisation transversale susceptible de gérer non pas des ressources humaines mais des relations  humaines »

Précise Dominique Morel* qui a complètement pensé la restructuration de ce secteur des entreprises à la Licra. Avec lui et Martine Benayoun**, la Licra souhaite impulser un nouveau volet de son activité en proposant des sessions de formation qui permettront à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme de devenir un must de la formation interne à l’entreprise. Comme le préconise souvent Maria G. Bruna, experte en connaissance de l’entreprise, qui s’exprime dans notre dossier, pour aider les entreprises à promouvoir la laïcité et à lutter contre le racisme, rien ne remplace le contact humain. Nous proposons une réflexion sur l’indispensable lien à la construction de « la famille qu’est l’entreprise », dans ce qui fait « son identité » et autorise « l’architecture d’échange ». C’est l’objet du face à face des stages Licra de citoyenneté ou de conscience républicaine.

Antoine Spire
Rédacteur en Chef du Droit de Vivre & Vice-Président de la LICRA

* Trésorier de la Licra.
** Vice-présidente et présidente du think tank le Cercle de la Licra.

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