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1 jour, 1 combat : 30 avril 1945 – Libération du camp de Ravensbrück

Le camp de Ravensbrück ( « Pont de Raven ») est ouvert en mai 1939 dans une commune d’Allemagne située à 80 km au nord de Berlin, sur les bords du lac Schwedtsee.

Le régime nazi le destine aux femmes. Les prisonnières y arborent sur leur tenue un triangle de couleur, rouge pour les prisonnières politiques, vert pour les criminelles de droit commun, jaune pour les Juives, noir pour les Tsiganes, violet pour les Témoins de Jéhovah. Au centre du triangle, une lettre précise la nationalité. Le plus grand groupe national est celui des Polonaises.

On estime qu’environ 130 000 personnes d’une vingtaine de nationalités différentes ont été déportées dans ce camp, qui a vu naître sur place des centaines d’enfants. Entre 60 000 et 90 000 personnes y sont décédées. Le camp vit passer près de 20 000 Juives, en majorité hongroises.

Réparties dans quarante-deux Kommandos, les détenues servent de main d’œuvre aux nombreuses industries d’armement et aux mines de sel de la région. Au camp principal et dans les camps annexes, les conditions de vie sont extrêmement dures. La violence est quotidienne et les exécutions permanentes. Les prisonnières inaptes au travail sont assassinées. Des expériences « médicales » sont menées, mais aussi des opérations de stérilisation, sur des femmes tsiganes. Une chambre à gaz est installée fin 1944.

En janvier 1945, des négociations conduites avec les autorités allemandes permettent à la Croix-Rouge d’organiser, sur le principe d’un échange de prisonniers, l’évacuation de déportées par la Suisse, puis par la Suède, lorsque la route vers la Suisse est coupée par le front.

Le 27 avril, plus de 10 000 détenues, encore sur place, sont évacuées du camp par les SS. Deux jours plus tard, les derniers SS désertent le camp. Le 30 avril 1945, à l’arrivée des troupes soviétiques, il ne reste qu’environ 4 000 prisonnières et prisonniers, malades, qui n’ont pu être évacués. La résistante communiste Marie-Claude Vaillant Couturier a consigné dans des notes, à la date du 30 avril 1945, les mots suivants : « À 11h30, les avant-postes russes sont arrivés. En voyant le premier cycliste de l’Armée rouge, mes yeux se sont emplis de larmes, de larmes de joie cette fois. Je me suis souvenue des larmes de rage que m’avait arraché la vue du premier motocycliste allemand, place de l’Opéra, en juin 1940. »

Parmi les déportées, figurèrent également, entre autres, les résistantes Marie-José Chombart de Lauwe, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Charlotte Delbo, Lise London, Anise Postel-Vinay ou encore Germaine Tillion. Le camp fut le lieu d’une entraide et d’une solidarité actives entre les déportées.

Pour aller plus loin : Postel-Vinay Anise, « Camps d’hommes, camps de femmes : premières approches. Etude d’une ancienne déportée de Ravensbrück », Histoire@Politique, 2008/2 (n° 5)

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