Premier dossier terroriste d’extrême droite jugé aux assises en France, le procès de l’affaire Waffenkraft s’est clôturé ce 30 juin 2023. Sur le banc des accusés, quatre jeunes suspectés d’avoir voulu fomenter des actions violentes et un principal accusé motivé par « la haine ».
Compte rendu
Un compte rendu de procès en date du 29 juin 2023 par Laurence Goldmann, journaliste, pour RCJ.
Les avocats des parties civiles ont plaidé hier au procès des 4 jeunes néonazis jugés pour jeunes néonazis jugés pour association de malfaiteurs terroristes devant la cour d’assises pour mineurs spécialement composée. Parmi eux : les conseils des deux institutions visées, le CRIF et la Licra . Mon Compte rendu d’audience, pour RADIO RCJ
La ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme et le conseil représentatif des institutions juives de France sont en effet les deux institutions qui étaient visées par ce groupe Waffen Kraft qui s’était constitué sur la messagerie discord en 2017. Parmi les autres cibles envisagées : des mosquées, des personnalités politique ou encore la Gay Pride. Les 4 accusés qui à l’audience ont reconnu leur adhésion à l’idéologie néonazie à l’époque des faits, échangeaient des contenus haineux sous des pseudonymes qui n’ont pas besoin de sous-titre comme Panzer ou Adolfie.
« Leur obsession » explique Ilana Soskin avocate de la Licra, « c’était leur haine de l’autre, des juifs, des musulmans, des personnes de couleurs, des homosexuels. Leur obsession c’était celle d’une tuerie de masse. Ils sont sortis de leur monde virtuel pour passer au réel. Ils ont acheté des armes, se sont entrainé dans une forêt pour favoriser ce passage à l’acte. » Maitre Patrick Klugman avocat du Crif précise dans sa plaidoirie : « Alexandre Gilet, le leader du groupe, cherchait frénétiquement à se procurer des armes. Il avait écrit sur leur forum de discussion : « j’ai envie de faire une tuerie. »
Tous les accusés le décrivent comme un obsédé du passage à l’acte. Il a été interpellé en décembre 2018, deux heures après avoir recherché l’adresse du Crif dans son GPS ». Plus tôt dans la journée, on a pu voir certaines des images contenues dans l’ordinateur de l’ancien gendarme. On le voit kalachnikov à la main, posant devant un drapeau représentant un soleil noir, emblème des néonazis. Dans son manifeste partagé sur Waffen Kraft, il reprend des passages entiers de Mein Kampf sur les juifs. « La Licra qui symbolise tout ce que ces gens détestent, était visée » rappelle Maitre Soskin. « L’adresse de ses bureaux à Tours était connue de Gilet. Il n’a pas eu besoin de Waze ou d’un GPS. Le groupe voulait frapper à l’aide d’un cocktail molotov, les 4 hommes avaient échangé à ce sujet sur Discord. »
Et puis il y a l’obsession des armes souligne maitre Klugman « et cet entrainement au tir en juillet 2018 pour savoir qui est « déter », qui est prêt à passer à l’action ». Et l’avocat de déplorer l’absence total de courage chez ces 4 accusés dont aucun n’assume ses actes. « Quand je regarde ces hommes j’ai face à moi le Nuremberg de la lâcheté » conclut l’avocat du Crif.
Verdict
La Cour d’assises des mineurs spécialement composée a condamné les 4 membres de cette cellule terroriste à des peines de 3 ans (dont 2 avec sursis) à 18 ans de réclusion criminelle (2/3 de sûreté).
